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Rapidité et défi scientifique : les cours ne suffisent pas

La concentration de l’esprit est un point important dans la vie. Ne faites jamais les choses à moitié. Si vous faites des cours de maths en pensant à un film ou un cours de physique, forcement vous ferez mal les deux. Par contre, si vous pensez aux maths, et ensuite à votre cours de physique vous avez des chances de bien faire les deux.

Pour acquérir de la rapidité, trois voies sont possibles

  • Prendre l’habitude, en travaillant chez soi, de se concentrer sur une seule chose à la fois. C’est-à-dire ne pas s’attaquer à un problème ou une dissertation en revassant à ce que l’on pourrait trouver à manger dans le réfrigérateur ou en écoutant de la musique.
  • Prendre l’habitude de travailler chez soi dans les mêmes conditions qu’en devoirs surveillés. Le minutage de chacun des exercices des interrogations des lycées ou de certains livres de prépa HEC ou en maths sup et maths spé est fait dans ce sens ; Cependant, cela ne devrait pas vous empêcher une fois la résolution faite, d’y réfléchir plus calmement afin de vérifier la bonne assimilation du problème. Si les seuls moments où vous vous pressez sont les contrôles écrits, vous ne deviendrez pas rapides.
  • Essayez de contenir tout votre travail à la maison dans une plage horaire serrée. C’est la seule manière de se stresser dans le bon sens du terme, c’est-à-dire de s’exercer en temps réel pour progresser en maths dans les bonnes conditions. Un cour particulier vous aide à gagner du temps et devrait vous permettre de vous donner de l’autonomie grâce à un professeur particulier qui vous guide.

Les défis scientifiques ou techniques consistent à engager les étudiants en maths sup ou en maths spé en général, en général par petits groupes, dans une tâche concrète qui appelle la recherche d’une performance. Exemples : fabriquer une grue soulevant la charge la plus importante; faire germer une graine le plus rapidement possible ; conserver de l’eau froide le plus longtemps possible ; etc. Ils sont en général assortis de contraintes (durée, matériel utilisable…).

Ce procédé pédagogique est de nature à créer la motivation chez les élèves autour d’un enjeu explicite ; il peut fédérer plusieurs classes, voire plusieurs écoles.

Mais il présente des dérives dont il faut être conscient:

  • il entretient un esprit de compétition qui peut nuire aux objectifs de collaboration recherchés à l’école (rejet d’un élève qui fait perdre le groupe ; « esprit de clocher » en cas de compétition entre écoles…). Cet aspect n’est pas le plus important, car il peut être correctement géré par les enseignants. Il peut même être « positivé », lorsque l’entraide est perçue comme un facteur d’efficacité;
  • à l’inverse de la compétition sportive, ces défis ne sont pas la transposition d’une réelle pratique sociale;
  • l’optimisation de la performance scientifique suppose de faire varier tous les paramètres pertinents simultanément, ce qui va à l’encontre de la démarche expérimentale méthodique.

En conséquence, nous proposons d’une part de ne pas abuser de ce procédé, d’autre part de le concevoir en cohérence avec la pratique d’une démarche scientifique. Cela peut se faire selon deux modalités principales :

  • en proposant le défi en évaluation : les élèves connaissent en principe les paramètres pertinents ; on peut alors s’attendre à une performance maximale dès le premier essai ;
  • en proposant le défi comme situation de départ: les élèves vont probablement s’engager dans la recherche sans le moindre contrôle des paramètres. Un premier bilan des réussites et des échecs est alors organisé. Il permet de sélectionner des hypothèses : Tel groupe a mieux réussi que tel autre, comment a-t-il procédé ? Êtes- vous sûrs que tel paramètre est important ? Comment le vérifier ? On rejoint ici une démarche expérimentale classique qui, une fois terminée, permet de revenir sur le défi initial (voir l’encadré pédagogique comment organiser l’apprentissage d’une démarche expérimentale ?, p. 42).

Quant à la rencontre entre classes ou entre écoles, il est toujours possible de l’organiser autour d’expositions scientifiques en valorisant les échanges et en abandonnant l’idée de compétition (il n’est pas nécessaire qu’il y ait des gagnants…). Ce choix s’apparente davantage aux véritables séminaires scientifiques, même si l’on sait que la compétition reste présente entre les équipes de recherche, notamment lorsqu’elles travaillent dans le cadre de financements privés.